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Les échantillonages par abondance

Afin de mieux connaître les peuplements piscicoles de nos plans d’eau de seconde catégorie, un suivi de l’efficacité de la reproduction est réalisé depuis quelques années avec une approche originale.

Mieux connaître pour mieux gérer

Une bonne gestion commence par une bonne connaissance du milieu. C’est pourquoi le service technique de la Fédération réalise de nombreux inventaires destinés à mieux connaître nos peuplements piscicoles. Si on peut considérer que la connaissance générale est bonne pour nos cours d’eau, ce n’est malheureusement pas le cas des plans d’eau dans lesquels les moyens d’investigation sont beaucoup plus difficiles du fait de leur profondeur. La pêche au filet, méthode habituellement utilisée, provoque de fortes mortalités difficilement acceptables. Avoir plus d’informations pour y pratiquer une gestion adaptée est pourtant un objectif important. Pour y répondre, le service technique a adapté un protocole d’échantillonnage pour connaître non pas le peuplement global des plans d’eau, mais la façon dont la reproduction se déroule en ciblant les alevins sur les bordures en début d’été. Expérimenté pendant 3 années dans la retenue de Puydarrieux, ce protocole est désormais appliqué dans différents plans d’eau du département. Il donne de bons résultats sur la plupart des espèces, sauf pour le sandre même si des alevins sont régulièrement capturés. Cette espèce qui fréquente moins les bordures peu profondes est en effet plus difficile à être échantillonnée de manière fiable pour obtenir des résultats représentatifs. Mais hormis pour le sandre, les résultats obtenus paraissent relativement représentatifs de la reproduction de l’année.

Le protocole utilisé est basé sur une pêche électrique en barque en ciblant les bordures pour capturer les alevins. Il a donné de bons résultats, relativement représentatifs et permettant ainsi d’estimer la réussite de la reproduction de la plupart des espèces.

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Quels enseignements peut-on tirer de ce suivi ?

Il a tout d’abord amélioré la connaissance générale des espèces présentes dans nos plans d’eau, ainsi qu’une estimation de leur abondance relative. Il a également permis une première approche de l’efficacité de la reproduction et des paramètres qui la contrôlent. L’abondance d’alevins est en effet très variable d’une année à l’autre et d’un plan d’eau à l’autre. Il a ainsi été possible de mettre en évidence le rôle joué par le marnage dans les retenues de stockage d’eau (Puydarrieux, Arrêt-Darré, Escaunets, …). Ces plans d’eau ayant été conçus pour stocker l’eau en hiver et au printemps et la restituer en été, subissent un marnage important, de telle sorte que les végétaux aquatiques ne peuvent s’y installer. Certaines espèces (gardon, carpe ou brochet par exemple) ont pourtant besoin de végétaux pour y déposer leurs œufs. Sans eux, pas de reproduction. Elles n’ont alors à disposition que les végétaux terrestres qui parviennent à pousser dans la zone de marnage. Mais ces plantes terrestres ne supportent pas de longues périodes d’immersion. Après un certain temps sous l’eau, elles pourrissent. Ainsi, si le plan d’eau se remplit très tôt (janvier, février), les espèces « phytophiles » qui pondent au printemps (gardon, carpe, …) n’ont plus de supports pour leurs œufs et leur reproduction se déroule mal. A l’inverse, un remplissage progressif et tardif du plan d’eau est nettement plus favorable. Cela semble un élément déterminant du succès reproducteur de ces espèces dans les plans d’eau à marnage, avec d’autres comme le contexte climatique bien entendu, les printemps doux étant plus favorables.

Le marnage des retenues de stockage empêche les végétaux aquatiques de se développer. Les végétaux terrestres qui poussent dans la zone de marnage sont donc les seuls supports dont disposent les espèces phytophiles pour se reproduire. Mais ils supportent mal une immersion prolongée.

Les résultats obtenus sont également utilisés pour mieux rationaliser les empoissonnements. Les années de bonne reproduction en gardon ou en brochet par exemple, aucun empoissonnement avec ces espèces n’est réalisé. Et c’est le contraire lorsque les résultats montrent de mauvais recrutements et des déficits d’alevins. Les actions sont ainsi mieux ciblées et donc plus efficaces.

L'abondance d'alevins est très variable d'une année à l'autre et d'un plan d'eau à l'autre, comme l'illustre ce graphique donnant les abondances d'alevins de gardon et de rotengle dans différents plans d'eau et pour différentes années.