Le site institutionnel de la Fédération Nationale de la Pêche en France

Accéder au site

generationpeche.fr – Toute l’actu de la pêche en France

Accéder au site

Trouvez les informations pêche de votre département

Accéder au site

cartedepeche.fr - Le site officiel pour obtenir la carte de pêche de votre association agréée

Accéder au site
> > Actualité > Écrevisses à pattes blanches

Écrevisses à pattes blanches

Publié le 09/08/2023

La population du Nistos décimée !

Les écrevisses du Nistos victimes d’une maladie foudroyante

Alerté par un riverain de Nistos le 27 avril 2023, Serge Rumeau, vice-président de l’association de pêche locale « la Gaule Sarrancolinoise » a pu constater une mortalité d’écrevisses à pattes blanches dans le ruisseau du Nistos. Le lendemain, accompagné de Fabien Abrial, technicien à la Fédération de pêche des Hautes-Pyrénées, ils prendront la mesure de l’ampleur du phénomène, visible sur au moins 3km de rivière. Une quarantaine de cadavres d’écrevisses ont ainsi été observés ce jour-là. Il s’agit donc de comprendre ce qu’il s’est passé.

L’écrevisse à pattes blanches étant une espèce très sensible à la pollution, des observations sont relevées pour ne rien écarter. Mais l’hypothèse la plus probable reste « la peste de l’écrevisse », une maladie qui peut décimer une population entière en quelques jours. Cette maladie, que l’on appelle aussi Aphanomycose, est un véritable fléau pour les populations d’écrevisses locales. Elle est causée par un champignon provoquant une mycose aigüe et mortelle dont les spores sont transportées principalement par les écrevisses d’origine exotique, qui sont porteuses saines. Il s’agit principalement d’espèces d’origine nord-américaine en forte progression en France depuis les années 80, le bassin aval de la Neste n’y échappe pas.

Voir l'image en grand

Une écrevisse à pattes blanches du Nistos touchée par l’Aphanomycose.

Les structures compétentes de l’Etat ont donc été immédiatement prévenues (OFB et DDT) pour que les investigations puissent aller plus loin. Un agent de l’OFB s’est donc rendu sur place pour réaliser des prélèvements. Des cadavres ont été envoyés pour analyse au professeur Grandjean, spécialiste de l’écrevisse à l’Université de Poitiers. Quelques mois plus tard, le verdict tombe : il s’agit bien d’une épidémie d’Aphanomycose.

Il n’y a plus alors qu’à espérer qu’une petite partie de la population des écrevisses du Nistos ait pu échapper à cet agent infectieux, notamment dans les parties amont du ruisseau ou dans les petits affluents. Elles permettront alors une recolonisation progressive de la rivière si des conditions favorables reviennent pour elles.

Bien que la Fédération de pêche connaissait sa présence par le biais de ses inventaires piscicoles, cet épisode malheureux aura permis de remettre en lumière cette espèce inconnue ou oubliée pour beaucoup d’entre nous et même des habitants de la vallée du Nistos, et démontre la fragilité de cette biodiversité locale qui mérite une attention particulière. Les pêcheurs, véritables sentinelles de nos cours d’eau, y sont particulièrement attentifs.

Mais comment la maladie a pu arriver à Nistos ? L’agent infectieux est donc transporté principalement par les écrevisses exotiques envahissantes. Ces espèces sont en progression dans le département, leur transport vivant est strictement interdit et passible d’une amende sévère. Le meilleur moyen de protéger nos écrevisses à pattes blanches est donc de lutter contre la propagation de ces espèces exotiques. Elles prolifèrent plus bas dans la plaine, notamment dans des plans d’eau, mais leur caractère envahissant les pousse à chercher de nouveaux secteurs et parfois à remonter de petits ruisseaux jusqu’à atteindre les fragiles populations d’écrevisses locales qui préfèrent des eaux plus fraîches et préservées. Parfois c’est l’homme qui favorise cette expansion en transportant des individus infectés d’un plan d’eau à un autre. Sans le vouloir, souvent par méconnaissance, nous pouvons donc d’un simple geste être à l’origine de la disparation totale d’une espèce de notre patrimoine local.

C’est l’objet de cette communication, qui rappelle que nous sommes tous acteurs de la protection de la biodiversité. La qualité de l’eau des Hautes-Pyrénées et les nombreux ruisseaux qui dessinent nos vallées permettent encore le maintien de populations d’écrevisses à pattes blanches, une chance et une richesse que l’on se doit de protéger activement. L’écrevisse à pattes blanches est classée « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées en France, sa pêche est interdite.

Pour plus de renseignements sur les différentes espèces d’écrevisses du département et de la règlementation, contactez la Fédération de pêche et de protection du milieu aquatique des Hautes-Pyrénées : 0562340036 ou contact@peche65.fr

Voir l'image en grand

Le ruisseau du Nistos dans un environnement préservé, mais…

Retour à la liste des actualités